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  SEQUENCE I : Séance 3 & 4
 

SEQUENCE I

Comprendre la construction d’un roman de littérature maghrébine d’expression française et sa valeur ethnographique.

Séance 3 : Travaux encadrés.
Connaître l’auteur et le contexte de l’œuvre. (30 minutes)

Objectifs :

- Exposer la biographie de Mohammed Khair-Eddine ;

- Comprendre la place du roman « Il était une fois un vieux couple heureux » dans son œuvre.

Contrainte :

- Faire préparer le travail à l’avance par un ou deux élèves.

Démarche :

- exposé ;

- prise de notes ;

- mise au point des notes.

Quelques repères :

Chronologie :

Evénements :

1941

-    Naissance à Tafraout (Sud du Maroc) - Fils de commerçant.

 

-            Education au milieu des femmes et des vieillards, (le père a

émigré au Nord pour chercher fortune).

 

-    Scolarisation à Casablanca ;

 

-    Découverte de la littérature.

1961-1 963

-   Installation à Agadir marquée par le séisme du 29 février 1960.

 

-    Travail à la sécurité sociale et enquête auprès des sinistrés.

 

-      Cette expérience lui permettra d’écrire plus tard : « L’Enquête »

et « Agadir ».

1963 – 1965

-   Installation à Casablanca et début d’écrits poétiques

 

-    Installation à Paris où il mène la vie des émigrés comme mineur

1965 – 1979

et ouvrier.

 

-    Participation à diverses revues littéraires.

1966

-   Participation à la création de la revue « Souffles ».

1967

- Poèmes remarqués dans la revue « Les temps modernes »

 

(Jean-Paul Sartre).

 

-    Il vit dans le mouvement des idées de mai 1968.

 

-    « Agadir » reçoit le prix des enfants terribles fondé par Cocteau.

1969

-   « L’Enterrement » obtient le prix de la Nouvelle maghrébine.

 

-        « Soleil Arachnide » reçoit la troisième récompense du prix de

1973

l’amitié Franco-arabe.

1975

-     « Le Déterreur ».

1976

-     « Le Maroc ».


- « Une odeur de mantèque ».

- Parallèlement, animation d’émissions radiophoniques pour France - Culture et rencontres importantes avec les grands écrivains de l’époque.

- Retour au Maroc « sur un coup de tête » et rédaction d’un recueil de poèmes : « Les fleurs sauvages ».

- « Légende et vie d’Agoun’chich » scelle ses retrouvailles avec le Sud tant aimé et tant fui.

- Errance dans le Maroc, rédaction d’articles dans les journaux pour subsister.

- Retour à Paris où il renoue avec le théâtre.

- Décès à Rabat après une longue maladie.

- Ses œuvres, pour la plupart interdites au Maroc, commencent à être rééditées.

- Dans son œuvre « révoltée », Le roman publié à titre posthume « Il était une fois un vieux couple heureux », fait figure d’œuvre de la réconciliation.










Séance 4 : Travaux encadrés.
Avoir des notions sur la littérature maghrébine d’expression
française. (30 minutes)

Objectifs :

- Exposer les caractéristiques de la littérature maghrébine d’expression française, son historique et son évolution ;

- Connaître les caractéristiques de cette littérature dans les différents pays du Maghreb.

Contrainte :

- Faire préparer le travail à l’avance par un ou deux élèves.

Démarche :

- exposé ;

- prise de notes ;

- mise au point des notes.

Quelques repères :

La littérature maghrébine d’expression française

On entend, généralement, par littérature maghrébine d’expression française, une littérature qui est née principalement vers les années 1945-1950 dans les pays du Maghreb et qui est produite par des autochtones.

La colonisation française, l’acculturation qu’elle a provoquée, les luttes pour l’Indépendance sont les phénomènes qui rendent compte et expliquent les caractères actuels de la littérature maghrébine.

Les romanciers reflètent cet état d’esprit : Séfrioui dans « La boîte à merveilles » dépeint la vie quotidienne, D. Chraïbi dans « Les boucs » exprime le sentiment de déracinement, Memmi évoque la « bâtardise » du juif tunisien, Mohamed Dib, Mammeri et Mouloud Feraoun sont les romanciers de l’inquiétude.

Avec le théâtre de Malek Haddad et la poésie de Jean Sénac, c’est la volonté révolutionnaire de la libération qui fait entendre sa voix.

Le rapport à la langue française :

Le rapport à la langue française chez l’écrivain du Maghreb est très compliqué. L’emploi de cette langue a été considéré :

- comme un facteur d’aliénation pour certains écrivains algériens qui ont refusé par
la suite de continuer à écrire en français (Malek Haddad ou Rachid Boudjedra) ;

- comme, au contraire, une source de libération ;

- comme une source de déchirement mais jamais de reniement (Abdelaziz Kacem) ;

- comme une expression de la réalité.

Quoi qu’il en soit, les écrivains écrivent dans la langue du colonisateur mais ne perdent rien de leur culture.


Les genres littéraires :

Les genres littéraires sont variés :

- l’essai est le 1er genre adopté, offrant la possibilité aux écrivains d’apporter leur contribution au débat culturel et politique ;

- les formes narratives avec la nouvelle et le roman ;

- l’expression théâtrale a été stérilisée par la censure ;

- la poésie est aujourd’hui une des expressions essentielles des maghrébins (Abdellatif Laâbi, Jamel eddine Bencheik, Hedi Bouraoui...)

Les thèmes contenus dans le roman maghrébin :

- le roman autobiographique ou à résonance autobiographique ;

- le roman de l’Indépendance (surtout en Algérie) ;

- le roman social qui fait voir la société telle qu’elle était autour des années cinquante jusqu’à aujourd’hui ;

- le roman féminin avec en Tunisie, Souad Guellouz, jalila Hafsa, Aïcha Chaïbi et Hélé Béji. Au Maroc, Fatima Mernissi et Ghita Elkhayat. En Algérie, Assia Djebar, Aïcha Lemsine, Safia Ketou....

1- La littérature d’expression française au Maroc :

Les écrivains marocains d’expression française, bien loin d’abandonner la plume, créèrent un courant de pensée qui ne rejetait pas l’héritage culturel français mais le considérait en fonction de l’avenir national. La revue Souffles, créée en 1966, a joué un rôle déterminant dans ce débat. C’est par rapport à la culture que le groupe d’action l’Association de Recherche Culturelle, animateur de la revue, posa le problème de la langue et de la littérature au Maroc : la littérature marocaine d’expression française était jugée pour sa contribution au patrimoine national, le choix de la langue n’était pas considéré comme historiquement prioritaire, le principal était de définir les options idéologiques de la population longtemps aliénée et marginalisée. Cette position permit à la littérature marocaine d’expression française de connaître de nouvelles orientations linguistiques et esthétiques, les écrivains ayant le souci de rendre leur langue plus accessible à un univers imaginaire qui puise ses sources à la fois dans le patrimoine national et dans l’héritage occidental.

Malgré la relative jeunesse de cette littérature, les thèmes et l’esthétique sont variés et on peut dégager quelques tendances dominantes.

A/ Avant l’expérience de « Souffles » :

Les histoires sont construites selon les règles classiques du roman français du XIXème siècle mais le cadre référentiel est marocain (personnages, espace, temps, valeurs et traditions culturelles). La langue maternelle est quelquefois utilisée sous forme d’expressions idiomatiques suivies d’explications. L’écart entre une langue française conforme aux normes grammaticales et son contenu référentiel est significatif. Il indique la dualité de l’écrivain et fonde son originalité par rapport aux écrivains français.


B/ Après l’expérience de « Souffles » :

La génération d’écrivains après « Souffles » produit énormément en français. Certaines tendances communes se révèlent malgré les spécificités de chacun.

- une tentative de déconstruction des traditions littéraires nationales et françaises,

jugées incapables d’exprimer l’imaginaire de l’écrivain ;

- une tentative de construction d’une écriture susceptible de traduire la pensée biculturelle de l’auteur.

La génération des écrivains de l’Indépendance est soumise à de multiples contradictions entre ses aspirations intellectuelles et les réalités individuelles, d’où un tiraillement entre des modèles de vie souvent opposés.

Plus que la narration, le langage marque une plus grande distance par rapport aux aînés, il intègre davantage les ressources techniques et artistiques des deux langues et des deux cultures. Le roman marocain est formellement redéfini, il devient narration orale-écrite restructurée par le mythe, la légende le proverbe...

2- La littérature d’expression française en Algérie et en Tunisie Les principaux courants littéraires :

1-  le courant colonial

Cette première génération d’écrivains rédige des essais et des romans à thèse pour gagner un espace dans la colonisation tout en adhérant à la mission civilisatrice de la France. (J. Amrouch)

2-  Le courant posant la question de l’identité

La question de la langue est maîtrisée mais se pose la question de l’identité et de la culture algérienne avec des écrivains comme Mohamed Dib qui s’implique dans le mouvement existentialiste, ou comme Mouloud Mammeri qui pose le problème des rapports entre culture européenne et arabe.

3-  Le courant nationaliste

Ce courant exprime la révolte des écrivains comme Kateb Yacine qui s’inscrit dans la lignée du nouveau roman avec « Nedjma » et Rachid Boudjdra avec « La Répudiation ».

4-  Le courant de la littérature dramatique

Vers les années 80 avec Slimane Benaïssa

Depuis quelques années, une littérature « cousine » est apparue, celle des « beurs » (maghrébins exilés ou enfants d’émigrés) qui prennent la relève.

La littérature maghrébine vue par le public :

- Le lecteur français a accueilli ces textes comme des témoignages sur une société différente de la sienne, l’écrivain maghrébin est vu comme une sorte d’ethnologue de l’intérieur.

- Le lecteur maghrébin a parfois rejeté cette littérature surtout au moment de l’Indépendance car elle visait un public plutôt français dont il fallait gagner la confiance. Maintenant cette littérature s’adresse davantage à un public maghrébin d’où le nouvel intérêt de ce public pour cette littérature.


Avant, les écrivains maghrébins pratiquaient l’autocensure et s’excusaient de ne pas écrire avec les mots qui ne sont pas ceux de la tribu. Maintenant, les meilleurs écrivains maghrébins ont pu, sans complexe, écrire en langue française et offrir au patrimoine universel leurs créations. Mais, l’interaction des genres : récit - essai, poème - récit, récit - discours... rend la littérature maghrébine d’expression française difficile à classer.

 
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