Séance 9 : Travaux encadrés.
Avoir des notions sur la culture et les traditions berbères.
(30 minutes)
Objectifs :
- Exposer certaines caractéristiques de la culture et des traditions berbères.
Contrainte :
- Faire préparer le travail à l’avance par un ou deux élèves.
Démarche :
- exposé ;
- prise de notes ;
- mise au point des notes.
Quelques repères :
La culture et les traditions berbères
1- l’art et l’architecture :
L’art berbère, rural, aux procédés simples et à l’application domestique, s’est conservé, depuis des millénaires avec une étonnante immuabilité. Il est demeuré un art primitif.
Les berbères ont édifié dans les montagnes et dans les palmeraies du Sud, leur curieuse architecture leur permettant de se loger, d’abriter leurs récoltes ou de se défendre.
L’irherm, encore appelé Tirhremt ou Agadir est un grenier collectif que l’on rencontre dans le Haut Atlas, et la région de Taroudant ou Tafraout.
Les kasbah, sont des demeures seigneuriales construites en terre battue, recouvertes de pisé, à l’ombre desquelles se serre le village dans les vallées du Ziz, du Dadès et du Todra.
Les ksour sont des villages fortifiés qui peuplent la vallée du Todra, du Moyen Drâa et du Ziz.
En dépit de leur nature différente, ces constructions sont des ouvrages fortifiés assez semblables : même austérité architecturale, même unité dans la décoration ; même rudesse des matériaux, même plan quadrangulaire : tours d’angles carrées s’amenuisant vers le haut et dominant un bâtiment couvert en terrasse, murs épais et jusqu’à une hauteur élevé, entièrement nus, fenêtres perchées et étroites, absence quasi-totale d’arcs et de voûtes.
Le décor berbère, rigide et sévère est rigoureusement abstrait : rien, dans ses combinaisons de lignes géométriques, ne rappelle la nature, la représentation de toute vie, même végétale, est exclue. Le décor sur les murs, en haut des édifices ou autour des fenêtres reste très sobre.
Cependant, l’emploi du pisé dans la partie basse des édifices et de la brique crue dans les parties hautes, donne à ces constructions une grande fragilité. L’impression de puissance qui s’en dégage est illusoire et nombre de kasbah qui connurent, il y a moins de cinquante ans leur temps de splendeur, sont aujourd’hui ruinées.
2- L’artisanat berbère :
L’artisanat berbère se compose du mobilier du cultivateur, de quelques ustensiles et outils indispensables à sa vie et composant sa parure. La décoration n’utilise que des motifs géométriques.
La confection des tapis berbères est une activité familiale ancienne. Ils sont en haute laine, les motifs décoratifs (losanges, rectangles, chevrons) sont souvent disposés en bandes transversales.
Les poteries, généralement modelées par les femmes, sans l’aide du tour, sont polies à la pierre, puis séchées au soleil. Ce sont des marmites ou des pots ventrus, des cruches et des jarres, des vases en forme d’amphores. Le décor : losanges, damiers, pointillés... est appliqué directement sur l’argile claire ou ocre ou sur un enduit blanc.
Les bijoux berbères sont d’une exceptionnelle pureté de lignes, avec leurs dessins géométriques. Dans la région de Tafraout, les parures très colorées des femmes berbères sont composées d’un pendentif central ovoïde en émail cloisonné, appelé Taguemmout, et de pièces de monnaie (hassani) sur lesquelles sont sertis des cabochons de verre taillé. La fibule fixe le drapé sur l’épaule ou retient le rectangle de tissu servant de manteau. C’est un triangle massif, ciselé et orné de cabochons de verroterie souvent carrés. Pendants d’oreilles, frontaux, bijoux de tête ou de poitrine envahissent le front, le cou et le buste : triangles ciselés, perles de métal lisse ou filigrané, chaînes, pièces de monnaie anciennes, boule d’ambre ou de corail se mêlent à des bandes de tissu ou à des cordelières de laine. Les bracelets, contrastant avec les autres bijoux par leur sévérité, sont larges et épais. L’art du bijou d’argent est concentré à Tiznit, Inezgane et Taroudant.
Les berbères portent souvent un poignard à lame recourbée, en bandoulière par dessus leur djellaba les jours de souk ou de fête. Son manche et son fourreau en cuivre ou en argent en font un véritable bijou. Souvent, la chekkara, sacoche à franges, est portée en bandoulière et fait pendant au poignard.
3- Les danses traditionnelles berbères :
Les danses berbères sont pratiquées à l’occasion des moussems, des fêtes familiales ou permettent de rendre grâce après une bonne récolte.
Leur caractère de réjouissance se double d’une valeur incantatoire.
L’Ahouach est une danse collective des femmes et des hommes. Elle a lieu la nuit et peut durer jusqu’à l’aube. Elle est exécutée par les femmes vêtues de robes chatoyantes qui font un cercle autour des hommes rassemblés auprès du feu. Ceux- ci, après avoir donné le thème musical, commandent le rythme et scandent la mélopée à l’aide de leurs bendirs ; les danseuses se disposent ensuite sur deux files qui se renvoient des phrases mélodiques.
L’Ahidous est une danse chantée, hommes et femmes y participent. Les danseurs, disposés en cercle, exécutent, avec un léger balancement, des mouvements d’avant en arrière ou de côté.
Séance 10 : lecture analytique (1 heure)
Objectifs :
- Identifier la situation de communication ;
- Identifier les éléments de la culture berbère ; - Comprendre l’implication du narrateur ;
- Comprendre la valeur ethnographique de l’œuvre.
Pré requis :
- connaître l’œuvre.
Démarche :
- faire lire le texte ; - cours dialogué ; - prise de notes.
• Choisir un ou plusieurs extraits selon le niveau de la classe.
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Support N° 1 : Il était une fois un vieux couple heureux, Khaïr-Eddine Chapitre VI, pages 43- 44 « Chacun a son point de vue ...Est-ce vrai ? »
1- Identifier la situation de communication.
- Qui parle ? A qui ?
- Bouchaïb parle à sa femme. - De quoi parlaient-ils ?
- Ils parlaient du modernisme. - Où ?
- Chez eux.
2- Identifier les éléments de la culture berbère .
- Dans quel métal sont les bijoux portés par les femmes en ville ? - Ce sont des bijoux en or.
- Relevez les expressions montrant le point de vue des personnages à propos de ces femmes.
- « Elles ressemblent à des bijouteries ambulantes » ;
- « C’est du tape à l’œil » ;
- « ces parvenues portent de vraies fortunes » ;
- « Pourquoi m’exhiber comme une moins que rien ? » ;
- « c’est de la vanité, de l’ostentation ».
- Que révèlent ces réflexions sur les sentiments qu’éprouvent les deux personnages à l’égard des femmes de la ville ?
- Du mépris.
- Par opposition, quel métal met en valeur la femme de Bouchaïb ? Pourquoi ?
- Elle met en valeur l’argent parce que c’est un métal noble et berbère. Ses bijoux ont une histoire.
- Pourquoi Bouchaïb et sa femme attachent-ils autant d’importance à ces bijoux ?
- Ils représentent le patrimoine de leur région. Ce sont des objets transmis de générations en générations.
- Quelle attitude reprochent-ils à leurs compatriotes ?
- Ils ne se rendent pas compte de la valeur de leur patrimoine.
Support N° 2 : Il était une fois un vieux couple heureux, Khaïr-Eddine
ChapitreXIV, pages 91- 92 « Bon, remercie ton ami ... un couscous aux navets, dit-il. »
1- Identifier la situation de communication.
- Qui parle ? A qui ?
- Bouchaïb parle à sa femme. - De quoi parlaient-ils ?
- D’une radio envoyée par leur ami. - Quand ?
- Au mois de février, avant le repas. - Où ?
- Chez eux.
2- Identifier les éléments de la culture berbère .
- Relevez le mot écrit en italique au début du passage. Que signifie-t-il ? - « L’Ahwach » est une danse traditionnelle berbère.
- Quelle est la place de la femme dans ce genre de danse ?
- Elle danse avec les hommes.
- A quels moments pratiquait-on ce genre de festivité ?
- Au moment des fêtes collectives.
- Quel sentiment éprouvent les personnages devant l’abandon de ces traditions ?
- Le regret.
- Comment Bouchaïb explique-t-il l’abandon de ces traditions ?
- Par l’enrichissement des gens qui se tournent vers le modernisme : « les traditions sont mortes et enterrées » ; « les riches se veulent résolument modernes, actuels... »
- Par quoi ont été remplacées les traditions ?
- Par la télévision, la voiture....
- Qu’est-ce que ces danses et ces festivités traduisent du mode de vie berbère ?
- La solidarité et l’égalité : « tous s’entraident » ; « tous sont égaux ».
Support N° 3 : Il était une fois un vieux couple heureux, Khaïr-Eddine
Chapitre XXIII, pages 127- 128 « Je dois encore avoir des cahiers vierges quelque part ... C’est bien connu. »
1- Identifier la situation de communication.
- Qui parle ? A qui ?
- Bouchaïb parle à sa femme.
- De quoi parlaient-ils ? - De son cahier de poésie. - Où ?
- Chez eux.
2- Identifier la valorisation de la culture berbère par le narrateur.
- Quel est le titre du futur poème de Bouchaïb ?
- « Tislit Ouaman ».
- Dans quelle langue va-t-il être rédigé ?
- En berbère.
- Quel en est le thème ?
- La fiancée de l’eau perd son ami à cause du soleil. Alors, pour se venger, elle arrête les orages ce qui entraîne la sécheresse.
- En quoi l’histoire de Bouchaïb est–elle poétique ?
- Par la création des images : la fiancée de l’eau monte au septième ciel et s’élance dans le vide sidéral.
- Quel est le pouvoir du poète, d’après Bouchaïb ?
- Il est devin.
- Quel sentiment éprouve la femme de Bouchaïb ?
- Elle l’admire bien qu’elle ne comprenne pas grand-chose.
- Que défend l’auteur à travers le projet de Bouchaïb ?
- Il défend la valeur de la langue berbère et de la poésie.
Support N° 4 : Il était une fois un vieux couple heureux, Khaïr-Eddine
Chapitre VII, pages 51- 52 « Le lendemain, on commenta cet événement à la mosquée ... et le pourquoi d’une telle catastrophe. »
1- Comprendre la mentalité des gens.
- Quel est l’événement raconté à travers ce passage ? En quelle année a-t-il eu lieu ?
- C’est le tremblement de terre d’Agadir qui a eu lieu en 1960.
- Pourquoi cet événement a-t-il marqué l’auteur ?
- Il a enquêté à Agadir pour le compte de la Sécurité sociale, après le séisme. - La région où se situe l’action du roman a-t-elle été touchée ?
- Non, mais ils ont ressenti des secousses.
- Quelles conséquences cet événement a-t-il eues sur le comportement des gens ?
- Ils se sont remis à fréquenter les lieux saints et sont retournés à une vie pieuse.
- Comment les gens ont-ils interprété cette catastrophe ? A quel événement biblique ont-ils fait référence ?
- Ils ont pensé qu’il s’agissait d’une vengeance divine conte la perversion des mœurs des habitants de la ville à cause des touristes. Ils ont fait référence à Sodome et Gomorrhe.
- Bouchaïb partageait-il l’opinion des gens ?
- Non, parce qu’il avait des connaissances géologiques.
- Relevez les expressions montrant son point de vue sur la mentalité des gens.
- « des gens bornés ».
- Que veut montrer l’auteur à travers ce récit ?
- Il veut dénoncer la mentalité rétrograde des gens non instruits qui mêlent les superstitions à la religion.
Synthèse :
- En quoi ces extraits ont-ils une valeur ethnographique ?
- Ils rappellent les valeurs de la société ancestrale et celles du patrimoine culturel berbère (bijoux, danses traditionnelles...). Mais, il dénonce en même temps les mentalités arriérées et rétrogrades.
- Quelles valeurs défend Khaïr-Eddine ?
- Il se présente comme le chantre de la berbérité en défendant la beauté de la langue berbère qui se prête à la poésie.