Séance 7 : lecture analytique (1 heure)
- Identifier l’ancrage spatial et temporel de l’œuvre ;
- Identifier les personnages et leurs caractéristiques ; - Comprendre la valeur de la caractérisation ;
- Comprendre la valeur ethnographique de l’œuvre.
Pré requis :
- connaître l’œuvre.
Contrainte :
Faire situer sur une carte, par un élève, le lieu où se situe l’action et lui demander de réaliser une petite recherche sur le moussem de Sidi Hmad ou Moussa.
Démarche :
- faire lire le texte ;
- cours dialogué ;
- exposé des recherches de l’élève ; - prise de notes.
Support : Il était une fois un vieux couple heureux, Khaïr-Eddine
Chapitre I p 5 – 8 : « Qu’y a-t-il de plus fascinant et de plus inquiétant que des ruines récentes ... sa femme, son âne et son chat, car aucun de ces êtres n’était exclu de sa destinée, pensait-il. »
1- Identifier l’ancrage temporel.
- A quel moment le narrateur situe-t-il son récit ?
- « Au temps où la vallée vivait au rythme des saisons du labeur des hommes qui
ne négligeaient pas la moindre parcelle de terre pour assurer leur subsistance. » - Relevez le champ lexical montrant que la vallée n’est plus habitée au
moment de la narration.
- « des ruines récentes qui furent des demeures » ;
- « triste amas de décombres » ;
- « les anciens habitants des lieux disparus depuis longtemps ».
- Qu’ont fait les habitants de la région ?
- Ils sont partis.
- Quelle expression vous montre la présence du narrateur ?
- « des demeures qu’on avait connues. »
- Quels sentiments cette vision provoque-t-elle chez le narrateur ? - La fascination et l’inquiétude.
- Que pouvons-nous supposer à propos du narrateur ?
- Il est revenu sur les lieux de son enfance et ses souvenirs lui ont inspiré ce récit.
2- Identifier l’ancrage spatial.
- Relevez le champ lexical de la faune et de la flore.
- La faune : reptiles, araignées, scorpions, rongeurs, mille-pattes, hérisson.
- La flore : buisson de ronces, nopals (figuiers de barbarie), amandiers vieux et squelettiques.
- Ce champ lexical est-il valorisant ou dévalorisant ? Quelle impression se dégage de cette région ?
- Il est dévalorisant, cette région semble inhospitalière.
- Quelles autres informations nous donne-t-on sur la région ?
- D’après la faune, la flore et l’indication du lieu : « le moussem de Sidi Hmad ou
Moussa * », c’est une région au Sud du Maroc, entre Tiznit et Tafraout ;
- Elle semble peu propice aux cultures : « des hommes qui ne négligeaient pas la
moindre parcelle de terre pour assurer leur subsistance. »
- Quel rapport peut-on établir avec la biographie de l’auteur ?
- Il est né à Tafraout et parle de la région de son enfance.
* Après Tiznit, il faut prendre la route qui se dirige vers Assaka. Juste avant le village de Tighmi, une route droite mène à la zaouïa de Sidi Hmad ou Moussa où a lieu chaque année, fin août, un pèlerinage. Ce moussem, qui revêt à la fois un caractère mystique et économique, connaît un l’afflux de nombreux visiteurs. De là, on peut atteindre par une piste, le village abandonné d’Illigh. (Guide Vert du Maroc)
3- Identifier les caractéristiques des personnages.
- Relevez les informations concernant les personnages et dites quelle impression il se dégage de cette description.
Un couple âgé qui vivait en silence
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Bouchaïb :
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Sa femme :
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- Jeunesse mystérieuse ;
- Emigration au Nord puis retour au
pays ;
- Fréquentation du moussem et du
souk hebdomadaire ;
- Fin lettré (écrivain public) ;
- Pieux ;
- Policier du village et trésorier de la
mosquée ;
- Source de revenus : magasin à El
Jadida.;
- Prend soin de son âne.
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- montagnarde ;
- fine cuisinière (cuisine traditionnelle
sur le brasero dans des plats en terre) ;
- prend soin de son chat.
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Impression de sagesse, d’harmonie, on se contente de ce que l’on a.
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Synthèse :
- Quelle est la valeur de la caractérisation du lieu :
· au moment où les habitants habitaient la vallée ?
· au moment où commence le récit ?
- Elle est valorisante puis dévalorisante.
- Quelle est la valeur de la caractérisation des personnages ?
- C’étaient des gens sages, se contentant de ce qu’ils possédaient.
- En quoi peut-on dire que ce début de roman a une valeur ethnographique ? - On montre la vie pénible des gens du Sud qui pousse les habitants à émigrer.
Objectifs : Séance 8 : lecture analytique (1 heure)
- Identifier la situation de communication ;
- Identifier l’ancrage historique de l’œuvre ; - Comprendre l’implication du narrateur ;
- Comprendre la valeur ethnographique de l’œuvre.
Pré requis :
- connaître l’œuvre.
Démarche :
- faire lire le texte ; - cours dialogué ; - prise de notes.
Support : Il était une fois un vieux couple heureux, Khaïr-Eddine
Chapitre IV, pages 24-25 : « Il but son thé à petites gorgées ... Rares étaient ceux qui travaillaient. »
1- Identifier la situation de communication.
- Qui parle ? A qui ?
- Bouchaïb parle à sa femme.
- Que faisaient les personnages au moment de leur conversation ? - Ils prenaient le thé.
- De quoi parlaient-ils ?
- Ils parlaient du passé.
2- Identifier les moments historiques évoqués et comprendre le regard du narrateur sur ces événements.
- Par quelle expression est introduit le souvenir ?
- « cette brusque escapade dans le passé... »
- A quoi correspond ce rappel dans l’ordre du récit ?
- C’est un retour en arrière.
- Relevez l’expression montrant que le rappel de ces souvenirs est douloureux. Quelle est cette figure de style ?
- « ... avait rouvert certaines plaies... » : C’est une métaphore.
- Quelle époque est évoquée au début du souvenir ?
- Le début de la colonisation.
- Quel terme était employé par les français pour désigner un groupe ethnique avant la colonisation ? Quelle connotation a ce mot ?
- Les indigènes : cette expression est péjorative, méprisante.
- Quelles différences existaient entre les « indigènes » et les « français » ? Relevez les antithèses qui les montrent.
Les indigènes :
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Les français :
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- La misère ;
- Une grande épidémie de typhus ;
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- seuls les
épargnés ;
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européens
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étaient
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- Il y avait des poux partout ;- chez les européens, les poux
- Les indigènes s’entassaient les uns n’existaient pas ; sur les autres dans des gourbis - les français vivaient dans la propreté. confinés.
- Quelles étaient les causes de cette situation ? - La sécheresse ;
- L’exportation des céréales vers l’Europe. - Quelles en étaient les conséquences ? - La famine des paysans ;
- L’augmentation de la mortalité ;
- L’appropriation des terres par les colons ;
- Les anciens propriétaires devaient être au service des colons ;
- L’exode rural.
- Les « humbles fellahs » avaient-ils un autre choix ?
- Non, ils devaient mourir ou être au service des « nouveaux maîtres. »
3- Comprendre l’implication du narrateur.
- Dans les phrases suivantes, qui représente le pronom « on » ?
- « Chez les indigènes comme on les appelait alors. »
- « ces céréales qu’on exportait vers l’Europe. »
- « C’est la racaille qui crève, disait-on. »
- Ce « on » représente les colonisateurs.
- Que veut montrer le narrateur à travers ces expressions ?
- Le mépris des colons et l’exploitation abusive du pays colonisé.
- Pourquoi le narrateur ne nomme-t-il pas ces personnes ?
- Il exprime ainsi, lui aussi, son mépris vis-à-vis de ces gens en ne les nommant pas.
- Par quels autres moyens le narrateur s’implique-t-il et dévoile-t-il son point de vue sur la colonisation ?
- Par la liste des conséquences négatives de la colonisation sur les paysans ; - Par l’humour : « qui n’a pas de poux, n’est pas musulman » ;
- Par l’emploi d’un lexique mélioratif et péjoratif pour les deux communautés. - Quel sentiment éprouve le narrateur pour les colonisés ?
- De la pitié.
Synthèse :
- En quoi ce passage a-t-il une valeur ethnographique ?
- Il rappelle des circonstances historiques douloureuses pour le Maroc et en montre les causes et les conséquences. L’œuvre est bien ancrée dans l’histoire du pays.